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La course au féminin, brisons les tabous

Au Québec Méga Trail 2024, plus de 46,4 % des participants étaient des femmes, toutes distances confondues. Et la tendance est à la hausse, surtout sur les longues distances ! De plus en plus de coureuses se lancent sur les sentiers, défiant les stéréotypes et prouvant que la montagne leur appartient autant qu’à quiconque.

Malgré cette progression, certains mythes persistent encore autour de la course au féminin. Et comme clinique de physiothérapie experte en prévention et en sport, on sait à quel point ces fausses croyances peuvent freiner certaines femmes à courir, que ce soit par crainte de blessure, de douleurs ou simplement par manque d’information.

Voici donc cinq idées reçues à déconstruire, afin que plus de femmes prennent leur place sur la ligne de départ et sur les sentiers !

1. Le cycle menstruel a un impact significatif sur la performance sportive : Vrai et faux.

C’est un sujet qui revient souvent, et pourtant, les études ne montrent pas d’impact direct du cycle menstruel sur la performance. Ce qui joue vraiment, c’est comment chaque femme vit son cycle.

Notre conseil ? Soyez à l’écoute de vous-même. Certaines journées seront plus faciles que d’autres, et c’est tout à fait normal. Ajustez votre entraînement en fonction de votre ressenti.

2. L’incontinence urinaire, c’est juste après une grossesse : Faux !

C’est un sujet dont on ne parle pas assez. Pourtant, 1 femme sur 3 qui fait du sport souffre de fuites urinaires. Et non, ce n’est pas seulement après un accouchement !

Les impacts répétés au sol en course, surtout en descente ou lors d’efforts intenses, peuvent mettre beaucoup de pression sur le plancher pelvien. Une faiblesse musculaire, une mauvaise coordination ou, au contraire, une tension excessive des muscles du plancher pelvien et des abdominaux peuvent en être responsables.

Si vous adaptez vos parcours en fonction des toilettes ou anticipez les fuites avant une sortie, sachez que ce n’est pas une situation normale. Ces symptômes sont le signe d’un déséquilibre musculaire qui mérite d’être pris en charge.

Bonne nouvelle : il y a des solutions pour vous aider !

Bref, l’incontinence n’est pas une fatalité. Écoutez votre corps, et ne laissez pas ce problème limiter votre plaisir de courir !

3. La course ne fait qu’améliorer la santé physique : Faux !

Courir, c’est bon pour la santé cardiovasculaire, la force musculaire, la densité osseuse, etc. Mais ses effets sur la santé mentale sont tout aussi puissants !

Les bienfaits prouvés de la course sur le mental sont :

Notre constat en clinique ? On voit des coureuses qui viennent nous consulter pour des douleurs physiques, mais qui nous racontent aussi à quel point courir les aide à gérer le stress du quotidien.

Et franchement, quoi de mieux qu’un sentier, une vue panoramique et une montée bien sentie pour se vider la tête ? 

4. Les femmes peuvent atteindre le même niveau que les hommes : Vrai !

Si vous pensez que les femmes sont naturellement désavantagées en course, sachez que ce n’est pas totalement vrai ! Sur de longues distances, elles se rapprochent de plus en plus des performances masculines, non pas en raison d’une force physique supérieure, mais grâce à d’autres atouts physiologiques :

Mais au-delà des performances, l’enjeu est ailleurs : se faire une place pour bouger et intégrer la course dans son quotidien, malgré les contraintes personnelles, familiales ou professionnelles.

Bref, courir, c’est avant tout prendre sa place. La montagne appartient à tout le monde !

 

5. Une brassière de sport, c’est important juste pour celles avec une forte poitrine : Faux !

Peu importe votre taille, vos seins ont besoin de soutien en course, surtout s’ils n’y sont pas habitués. Composés de tissus fragiles et sans muscle, ils peuvent bouger jusqu’à 15 cm à chaque foulée, ce qui peut entraîner des douleurs, une hypersensibilité ou des problèmes posturaux. Une brassière bien ajustée réduit ces impacts, améliore la posture et peut même optimiser la technique de course.

Toutefois, comme pour toute contrainte physique, le corps peut aussi s’adapter avec le temps. Certaines coureuses qui ne portent jamais de soutien développent une tolérance et ne ressentent pas d’inconfort. L’important est donc d’écouter son corps et d’opter pour ce qui permet de courir confortablement et sans douleur.

Au même titre que vous choisissez vos souliers avec soin, prenez le temps de trouver la brassière qui correspond à vos besoins !

Bref, la course en sentier gagne du terrain chez les femmes, et ça, c’est une excellente nouvelle. Mais pour continuer sur cette lancée, il faut casser les tabous et mieux informer sur les réalités de la course au féminin. Et ça, c’est exactement ce que nous voulons faire, en tant que clinique de physiothérapie et en tant que passionnés de trail.

On croit vraiment que chaque femme doit se sentir en confiance sur la ligne de départ, peu importe son niveau, son âge ou ses préoccupations. La montagne est là pour vous. Alors lacez vos souliers, prenez l’air et foncez ! 

Sources

L’évolution de la popularité de la course à pied au Québec en statistiques. Lien

Quel est l’impact de la course à pied sur votre santé mentale Lien

Québec Méga Trail 2024 : Quels athlètes se frayeront un chemin jusqu’à la victoire Lien