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Récit de course : Joannie Desroches au Swiss Canyon Trail

Je m’étais d’abord inscrite au 111km du Swiss Canyon Trail, en ayant très envie d’enfin pouvoir franchir la barre des 100km courus. Par contre, la préparation pour cette course fut ponctuée de blessures depuis l’automne dernier, de hauts et de bas autant sur le plan physique que mental. J’ai dû arrêter de courir complètement en raison d’une possible fracture de stress alors que j’aurais dû être dans une phase importante de préparation spécifique. J’ai donc géré un jour à la fois, en ajustant mes attentes et mes objectifs en envisageant changer de distance pour 31, 51 ou 81km). J’ai finalement repris tranquillement la course trois semaines avant de partir en me disant que je jouais le tout pour le tout. Arrivée en Europe, je réussis à faire quelques bonnes sorties presque sans douleur, ce qui m’a mis en confiance ! C’est ainsi que je pris la décision de prendre le départ du 51km! GO! 

Auparavant, je n’avais jamais pris le départ d’une course avec aussi peu de préparation. On s’entend, j’ai fait du ski, du vélo, de la natation, de la musculation, et plus encore…mais j’avais très peur de voir mes jambes mal réagir au stress de courir aussi longtemps. Alors je suis parti avec un seul objectif: avoir du plaisir et faire de mon mieux! Écouter mon corps pour ne pas hypothéquer le reste de ma saison…

Sur la ligne de départ, on s’amuse avec la délégation québécoise et l’ambiance est géniale! Je me sens extrêmement reconnaissante d’être ici, maintenant, et en bonne santé en plus de ça! D’autant plus reconnaissante que ma mère et son conjoint sont venus jusqu’ici pour m’encourager. Le départ est donné. Le peloton de tête part très rapidement (comme d’habitude ) mais je fais un bon bout avec Laurence Laliberté, qui me « tire » dans la première montée (merci!). Les suisses sont tellement forts en montée…c’est impressionnant à voir !  Ensuite vient une bonne descente et un bout de plat dans un chemin forestier. J’ai des douleurs au tibia qui s’intensifient… À ce moment, j’ai très peur de devoir abandonner la course mais je décide de poursuivre en tentant ma chance. Sur le parcours, une femme joue du cor des alpes, un long instrument de musique typique de la région, qui donne une ambiance à couper le souffle au parcours dans les pâturages. Je l’applaudis et me laisse porter par la musique puissante à en oublier ma douleur (qui a fini par passer).

À ce stade, un mal de ventre intense m’empêche de m’alimenter adéquatement.  Je mise donc sur la nutrition liquide de NAAK. La deuxième montée est assez exigeante. Un 750m de D+ en 5 km, avec un rythme un peu trop élevé pour moi,  mais je tiens le coup! La vue au Creu du Van, un cirque rocheux immense, est spectaculaire. Je déroule les jambes en descendant et je rattrape beaucoup de gens. Grande joie! 

À mi-course, rien ne va plus côté gastrique et je dois faire quelques arrêts techniques . J’arrive à suivre le groupe de femmes en 4,5,6, et 7e positions quelques temps, mais je sens que je manque d’énergie car je n’ai pas assez ingéré de glucides. J’y vais donc à mon rythme à partir de ce moment en profitant du parcours et des magnifiques paysages Suisses. J’ai assez mal aux jambes qui ne sont pas habituées à courir sur des parcours avec autant de dénivelé et très roulants par endroits. Malgré cela, j’arrive à bien courir et je suis impressionnée que mes jambes tiennent le coup! Un ÉNORME merci à Charles Castonguay pour la préparation physique d’ailleurs. Je suis convaincue que ses bons conseils m’ont permis de franchir la ligne d’arrivée…et d’être encore capable de marcher !! 

Je franchis finalement la ligne d’arrivée et termine 8e femme avec un temps de 5:44 qui me tire un immense sourire aux lèvres. Mon objectif est accompli et la réussite de cette course signifie beaucoup pour moi ! 

L’expérience me donne un bon point de départ pour la saison et je pense que je suis prête à recommencer l’entraînement de course!! Je sais maintenant exactement sur quoi je dois travailler pour me préparer.

Merci au Quebec Mega Trail pour ce séjour de rêve et ces belles rencontres ! Je suis tellement reconnaissante d’avoir pu venir courir en Europe et découvrir ces endroits absolument magnifiques.

Deux leçons apprises : 

  1. Pas de fromage au lait cru avant une course
  2. La patience paye, les moments difficiles sont toujours temporaires et la fierté d’autant plus grande.