Image article

Récit de course : Geneviève Asselin-Demers affronte la Madeira Island Ultra Trail (MIUT)

Prendre part à la 15e édition de la MIUT était pour moi un rêve qui s’est vu se concrétiser grâce au partenariat entre le Québec Méga Trail et la Miut. Suite à ma victoire au QMT110 en 2023, j’ai pu avoir mon ticket d’entrée pour la mythique course sur l’île paradisiaque de Madère. Avec un pas de recul sur cette expérience qui s’est vu à la fois grandiose, mais aussi une des plus difficiles de ma vie.

1.      La température peut être surprenante : De tous les scénarios possibles, j’avais omis de penser à l’hypothèse que je pouvais passer à travers une nuit glaciale, sous la pluie, ou plutôt sous le déluge frigorifiant, les vents et les multiples phases d’hypothermie. Mon corps transpercé par la pluie se réchauffait à peine lorsque je passais sous l’élévation 500 et les dents se mettent à claquer jusqu’aux 5 différents sommets à plus de 1000 m d’altitude.

2.      Le dénivelé : Pas besoin de vous dire qu’une course de 115 km comprenant 7100 m de D+ et 7100 m de D-, dans des marches et des sentiers techniques peut vite devenir un casse jambe.

3.      La vue : Cette île se veut être une de plus belles îles pour ces points de vue. Le seul hic, la vue peut être complètement absente si la température te joue un mauvais tour. Sur mes 18h42 de course, j’ai pu entrevoir 1 ou 2 rayons de soleil, les nuages ont laissé place à quelques percées mais je n’étais malheureusement pas aux bons endroits au bons moments, alors Madère, je devrai te revisiter!

4.       L’organisation, les bénévoles et le marquage du parcours: Je dois dire que cette course a été une grande surprise pour ces fanions posés tous les 50m si ce n’est pas plus. La première course où je ne me perds pas, il faut le souligner. Les bénévoles et l’organisation a été parfaite de A à Z, la gentillesse des gens, l’accueil des habitants resteront des éléments marquants de cette course.

5.      Le panel d’élites: Courir parmi les meilleurs au monde, se challenger, se confronter, tisser des liens, fraterniser, échanger et surtout tirer le meilleur de moi-même. J’ai toujours dit qu’on devient meilleur quand on s’entraine avec les meilleurs, alors j’ai été servi durant cette course.

La tête posée, avec un peu de recul, j’ai peut-être vécu l’enfer sur ce petit bout de paradis. J’ai pensé DNF comme plusieurs l’ont fait (plus de 30% des participants) en raison de la météo peu clémente, de mon corps gelé, de mes nombreuses chutes sur les cailloux détrempés. Quand ma tête et mes jambes ne voulaient plus, mais que l’orgueil et l’envie de passer l’arche de l’arrivée empiétaient sur tout le reste. Cette course m’aura appris une fois de plus que l’Ultra Trail c’est difficile, mais si beau à la fois. Cette course se voulait un apprentissage vers la course ‘’A’’ de mon planning 2024 : UTMB en août, alors focalisons sur le positif et gardons le cap un pas à la fois, mais je dois dire que cette fois-ci c’était un pas de géant. Madère tu m’aurais sortie de ma zone de confort, mais je ne te dis pas aurevoir.